Seigneurie de Dombourg
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(Le nom de Dombourg est l'anagramme du nom
de Bourdon)
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Jean Bourdon est un personnage très important à Québec.
Il est seigneur, ingénieur-arpenteur, cartographe, commerçant, procureur-syndic
de la ville de Québec, commis général de la communauté des Habitants,
explorateur et procureur du roi au Conseil souverain. En 1636, il obtient
la seigneurie de la rivière au Griffon et le fief Saint-Francois, en 1637,
la seigneurie d'Autray, en 1639, il se fait concéder une terre sur le coteau Sainte-Geneviève à Québec et,
en 1653, les seigneuries de Dombourg et de La Malbaie.
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Le 15 décembre 1653, Jean de Lauzon, gouverneur et lieutenant général du roi en la
Nouvelle-France, accorde à Jean Bourdon, seigneur de St-Jean, une concession de « toute
l’estendue de terre qui se rencontre sur le fleuve Saint-Laurent du costé du nord depuis les bornes de
la concession du sieur abbé de Lauzon jusques à celle du défunt sieur des Châtelets, avec quatre lieues
de profondeur ».2
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Le même jour où Jean Bourdon obtient la concession,
il demande qu'elle soit remise à son fils, Jean-François Bourdon, et « qu’il y
renonce quoiqu’elle soit faite en son nom ». Le jeune seigneur, né le
2 février 1647, n'avait donc que six ans et dix mois. Ce dernier devait perdre sa mère, Jacqueline Potel, décédée à la suite d'une chute, le 11 septembre 1654. |
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Devenu veuf en 1654, Jean Bourdon
épousa en secondes noces une personne digne, Anne Gasnier, veuve de Jean-Clément de Vault, Sieur
de Monceaux. Elle avait immigré au Canada dans le but de consacrer sa vie aux miséreux. C'est
elle qui se rendait en France pour recruter les Filles du roi qui devaient devenir les épouses
des premiers colons. |
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Le transfert de propriété signé par Jean
Bourdon, le 15 décembre 1653, fut ratifié par Charles Aubert de la Chesnaye le 4 avril 1667.
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Jean-François Bourdon qui avait adopté le surnom de sieur de
Dombourg, prit donc possession de ses terres et, le 28 décembre de la même année, âgé de 21 ans,
rend acte de foi et hommage pour « sa terre, fief
et seigneurie de Dombourg, consistant en toute l'étendue de terre qui
se rencontre sur le fleuve Saint-Laurent, du côté du nord, depuis les
bornes de la concession du feu sieur abbé de Lauzon jusqu'à celles de
défunt sieur des Châtelets avec quatre lieues de profondeur en les
terres, le tout à lui appartenant par titre de concession qu'en aurait
obtenu messire Jean Bourdon en date du 15 décembre 1653...»
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Aidé de son père, le jeune seigneur commence tôt à
préparer le peuplement de sa seigneurie de Dombourg
"qui est distante de Québec
de sept lieues en montant, située le long du grand fleuve au côté du
nord".c'est-à-dire à une marée en
canot. Les communications avec la ville sont donc faciles et rapides.
Il y fait défricher un domaine et construire un moulin à
farine dès 1668. Cela était un avantage que très peu de seigneurs
offraient à leurs censitaires. La plupart d'entre eux attendaient que
leur seigneurie soit bien peuplée et défrichée avant d'y construire
un moulin, car il fallait faire venir de France toute la machinerie et
les meules, ce qui était très coûteux. 5
Il accueillit donc ses premiers censitaires durant les
années 1667 et 1668 puisque le recensement de 1667 n'indique aucun
censitaire dans la seigneurie de Dombourg.
Il concède des terres à des colons déjà
installés à Québec et à Sillery, à quelques militaires du régiment
de Carignan, dont notre ancêtre Michel Rognon dit Laroche, et à
de nouveaux arrivants. Jean Bourdon, père, eut donc la joie de
voir son fils aîné devenir seigneur de Dombourg et lui présenta
sûrement plusieurs des censitaires qui devaient s'établir dans la
seigneurie.
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La joie dans la famille fut de courte
durée car, le 12 janvier 1668, à
peine 15 jours après que Jean-François eut rendu acte de foi et
hommage, Jean Bourdon mourut entouré des siens. Jean-François Bourdon
demanda alors à un grand ami de son père, Denis-Joseph Ruette D'Auteuil,
d'agir comme son procureur spécial et l'habilita « à agir en tous procès et tous
pouvoirs ». 6
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Le premier octobre 1668, Il concède « à titre de fief mouvant ». à François Ruette D'Auteuil
une terre de six arpents de front par quatre-vingt de profondeur entre Nicolas Sevestre et David Benoit. François Ruette a obtenu cet arrière fief à
cause des services rendus par son père à la famille Bourdon
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Durant l'année 1672, devant le notaire Gilles Rageot, le seigneur Boudon-Dombourg fit annuler toutes les concessions accordées par son père sous seing
privé devant le notaire Romain Becquet. «
et
au moyen des présentes le premier titre de la présente concession donnée
sous seing privé par ledit sieur bailleur audit preneur et signé de
Becquet en qualité de secrétaire demeurera nul et résolu comme de chose
non advenue ». Il
reconfirme donc toutes les concessions et elle de
Michel Rognon fut ratifiée le 30 mai 1672. Elle avait « deux arpents, trois
perches et sept pieds de front sur le fleuve St-Laurent et quarante arpents de
proffondeur dans les terres a commencer a la haute maree et finir a la fin
desdits quarante arpents de proffondeur, voisin de Charles Davau dit Laplante et
Charles Deloris.» La rente annuelle de
cette concession est de « une livre cinq sols et deux bons chapons,
payable au jour de saint Martin d'hyver et six deniers de cens.» 7
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